Le Salaire de la peur
Un film d’Henri-Georges Clouzot
Avec Yves Montand, Charles Vanel, Vera Clouzot, William Tubbs, Dario Moreno…
Le Salaire de la peur est un grand classique du cinéma français, un vrai film d’aventure.
Il raconte l’histoire de 4 hommes, qui sont recrutés par un officier américain d’un petit village d’Amérique Centrale pour convoyer sur plusieurs centaines de kilomètres un chargement de nitroglycérine, un moyen de gagner beaucoup d’argent et pouvoir partir de ce coin sans avenir.
Voici un film qui assure le dépaysement, grâce notamment à un casting international et polyglotte, un décor naturel magnifique et une ambiance très particulière.
Perdus dans ce coin du monde, ces hommes vont se jeter sur cette opportunité de gagner de l’argent et ainsi pouvoir partir. Il y a Mario, le jeune ambitieux, Jo, le truand autoritaire, Luigi et Bimba. Chacun d’eux est motivé par l’appât du gain, et ils feront tout pour arriver jusqu’au bout, remplir la mission qui leur est confiée.
Et Mario est attendu par Linda, qui l’aime énormément alors que lui la méprise par moments.
Le film peut se voir comme un road-movie, même si le terme semble inadapté à cette œuvre. Il s’agit avant tout d’un voyage en camion à travers les montagnes, les plaines, les bois, avec les difficultés rencontrées et la mort sur le chemin.
Les quatre compagnons de route vont se révéler les uns aux autres, les plus forts n’étant pas ceux que l’on croit. Des huis-clos à 2+2 qui recèlent de moments de complicité, d’amitié, mais aussi de haine et d’agressivité.
Au bout d’un long morceau du parcours, le premier camion, avec Luigi et Bimba, s’évapore, emportant avec lui les deux hommes. Jo, le truand, va se révéler faible et apeuré par le danger, au grand dam de Mario qui va devenir son bourreau.
Clouzot utilise beaucoup de plans larges qui contrastent avec les plans serrés sur les hommes dans les camions, comme pour accentuer cet écart, cette présence inhabituelle dans de tels décors de ces véritables machines à tuer roulantes.
Les comédiens, excellents, dont Yves Montand et un très grand Charles Vanel, sont pour beaucoup dans la réussite du film. Clouzot n’a pas hésité à utiliser des langues diverses pour les personnages, les faisant converser en espagnol, français ou anglais, pour renforcer cette atmosphère exotique qui se dégage du film.
Nous sommes transportés par l’aventure, celle de quatre hommes bien décider à risquer leur vie pour la rendre meilleure. Une opération qui tient autant du suicide que du courage.
Très bien cadré, monté et photographié, Le Salaire de la peur est un film prenant jusqu’à son dénouement fatidique, véritable point d’orgue d’un film sans fausses notes.
Une grande réussite du cinéma français et un succès de plus pour Henri-Georges Clouzot, deux ans avant Les Diaboliques, où sa femme jouera non plus un second rôle mais l’un des rôles principaux.
A découvrir absolument !!!
Arnaud Meunier
08/09/2005